Troisième partie - Chapitre 8 - Paragraphe 5/14
C’est en novembre 1919 que la vie politique reprend par une suite rapide d’élections : législatives, municipales puis cantonales. Les premières, les législatives, confirment la position avantageuse des socialistes dans le Nord. Ces derniers recueillent 29,8% des suffrages contre 25% pour les radicaux et républicains de gauche regroupés dans la “Fédération Républicaine”, dont les chefs principaux sont les célèbres LOUIS LOUCHEUR et l’abbé LEMIRE.
La droite, groupée dans l’”Union Nationale et Républicaine” menée par CONSTANT GROUSSEAU l’inflexible et VICTOR DILIGENT, futur fondateur du “Parti Démocrate Populaire”, n’obtient que 16%. DRON, non éligible car déjà sénateur, intervient néanmoins pour soutenir la Fédération Républicaine, en précisant bien que le refus d’enregistrer certains catholiques sur cette liste n’a que pour but de garder la paix religieuse :
« (...) si nous voulons la paix religieuse, nous ne pouvons admettre qu’on renonce aux lois laïques qui protègent l’État des empiètements de l’Église (...) ».
Ces législatives marquent le premier grand succès des socialistes dans le Nord. Il sont 10 élus, les radicaux et républicains de gauche 8, la droite 5. Mais notre région n’est pas du tout représentative du large glissement à droite de la France du tout début des années vingt. En effet, dans sa large majorité, le pays envoie au palais Bourbon 338 représentants du “Bloc National” qui forment ce qu’on appellera la “Chambre bleu-horizon” [1] du 16 novembre 1919.
[1] De la couleur des uniformes des poilus de la Grande Guerre.
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Mémoire de Maîtrise en histoire contemporaine politique
de l’Université de Lille 3.
Octobre 1988