GUSTAVE DRON (1856-1930)

Député-maire de Tourcoing, sénateur du Nord

Ferme de la Bourgogne, salle de pasteurisation - A.G. - Médiathèque municipale de Tourcoing
Accueil > Les temps difficiles > Cinq ans de répit > Cinq années pour les Hospices et le Sénat

Troisième partie - Chapitre 8 - Paragraphe 8/14

Cinq années pour les Hospices et le Sénat

Durant ces cinq années d’affermissement et d’agitation des mouvements ouvriers, socialiste et surtout communiste qui mèneront à la victoire du Cartel des Gauches en 1924, DRON ne participe plus à la vie politique de Tourcoing. Tout au moins plus de façon directe en tant qu’acteur principal. Il n’est plus l’interlocuteur dans ces luttes difficiles et âpres. Il gère les Hospices et la Sauvegarde des Nourrissons et garde un oeil sur le réseau des oeuvres sociales qu’il a contribué à mettre en place.

Parallèlement à son action municipale, il n’oublie pas de prendre la place qui lui revient au Sénat pour défendre ses projet et ses conceptions. Mais nous le voyons plus rarement et moins passionné qu’autrefois à la chambre des députés.

EN 1920, il dépose un projet de loi tendant à reconnaître et à encourager les consultations des nourrissons. Cette question, l’enfance du premier âge, avec celle de l’enseignement technique sont les deux seules qui le feront disserter longuement et minutieusement comme il le faisait souvent au Palais Bourbon. L’une de ses plus longues interventions de cette période se déroule le 25 juillet 1920 lors des débats budgétaires de l’exercice 1921. Il dénonce le peu d’intérêt porté par la grande industrie et par l’État pour l’enseignement technique, et tente de mettre en valeur son importance primordiale pour une société technologique tournée vers l’industrialisation et le progrès technique. Il déplore également la querelle des ministères de l’Instruction Publique et celui du Commerce qui se disputent le contrôle de l’enseignement professionnel. De vaines querelles de bureaux retardent en effet le développement de cet enseignement que beaucoup ne parviennent pas encore à considérer comme primordial. Ce retard se conjugue à la mauvaise volonté des industriels, qui, comme dans le Nord, sont opposés à cet enseignement non confessionnel qui concurrence le leur et pour lequel il refusent de payer [1].

Ces problèmes expliquent les trop fréquentes réductions des Écoles Primaires et Supérieures Professionnelles et des Écoles Pratiques de Commerce et d’Industrie à de simple écoles d’enseignement général avec une “option technique” tout à fait accessoire. DRON rend hommage au passage à son ami EDMOND LABBÉ dont le travail remarquable dans le Nord sert de référence pour la France entière, avant de conclure, trop optimiste en regard des difficultés qui s’amoncelèrent contre la cause de l’enseignement technique :

« Je vous remercie, mes chers collègues, de m’avoir permis d’apporter cette mise au point, et je veux espérer qu’elle hâtera le moment où les efforts de tous ceux qui s’intéressent à l’éducation professionnelle s’harmoniseront, à la grande satisfaction et pour le plus grand profit de notre pays ».


[1Mais ce n’est qu’en 1925 que sera instituée la fameuse taxe professionnelle d’apprentissage qui aggravera le conflit entre le privé et le public.

Version imprimable

Dans ce chapitre :


gustave DRON

Mémoire de Maîtrise en histoire contemporaine politique
de l’Université de Lille 3.
Octobre 1988

auteur

Bruno SIMON

Avertissement

MENTIONS LÉGALES

Le contenu de ce site est sous licence Creative Commons :

Creative Commons BY-NC-SA