GUSTAVE DRON (1856-1930)

Député-maire de Tourcoing, sénateur du Nord

Ferme de la Bourgogne, salle de pasteurisation - A.G. - Médiathèque municipale de Tourcoing
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Trois !ème partie - Chapitre 8 - Paragraphe 11/14

Président du Conseil de L’Assistance Publique

Le 25 janvier 1922, GUSTAVE DRON remplace PAUL STRAUSS, nouveau ministre de l’hygiène, de l’assistance et de la prévoyance sociales, à la présidence du Conseil Supérieur de l’Assistance Publique et le restera jusqu’à sa mort. Cette nomination couronne une vie de travail en faveur du bien-être général et de l’assistance sociale. C’est pour défendre une proposition de loi de PAUL STRAUSS, sur la protection des enfants du premier âge, qu’il monopolise la tribune du Sénat un long moment. Après avoir disserté sur la mortalité infantile qui stagne à 10‰ ou 12‰ en France, il dénonce des chiffres sur le nombre d’enfants et de mères assistés, se référant à un rapport de CHARLES DEBIERRE. Il rappelle qu’au delà des 45.000 pupilles de l’Assistance, ce sont au total 400.000 nourrissons de familles défavorisées ou pauvres sur lesquels il faudrait élargir la tutelle. Et pourquoi pas, comme le veut PAUL STRAUSS, exercer la surveillance et le contrôle sur tous les nourrissons sans exception, même ceux des familles modestes et aisées qui ne demandent rien ? Cette proposition est une grande nouveauté, et l’on peut craindre les réactions hostiles des parents qui y verraient une sujétion désagréable et des maires qui, chargés du contrôle des carnets de vaccination, y verraient une charge de plus. Il conclue cependant en affirmant son désir de voir cette loi déboucher sur des réalisations concrètes :

« Les consultations de nourrissons apprennent aux mères à soigner leurs enfants ; en même temps que l’école des mères, elles sont aussi l’école des médecins : c’est grâce à elles que la puériculture a été rénovée et est parvenue à un degré de sûreté et de perfection qu’on ne soupçonnait par autrefois.
Tous ceux qui sont au courant des progrès accomplis dans l’art d’élever les enfants savent la part qui revient à cette institution dans la réduction du taux de mortalité infantile. Ils n’hésiteront pas à nous suivre et à dire avec nous : qu’importent les difficultés d’application que la création des consultations de nourrissons peut rencontrer dans telle ou telle circonstance exceptionnelle, si, dans l’ensemble du pays, leur généralisation est aisée à obtenir et permet de sauver chaque année plusieurs dizaines de milliers de vies humaines »
.

Quel plus bel exemple d’adéquation entre son action municipale et sa démarche parlementaire pouvons-nous trouver ? Ce n’est rien de plus que le principe de la Sauvegarde des Nourrissons, l’une des ses plus grandes réussites dans sa ville, qu’il entend faire admettre par le pays tout entier.

Il est par ailleurs chargé de rapporter deux projets de loi concernant les mines. Le premier est relatif à l’éligibilité des anciens des Caisses Minières de Secours, le second à la législation sur les assurances sociales des mineurs d’Alsace-Lorraine. Le domaine des mines peut a priori paraître étranger à ses compétences si nous ne nous souvenions pas qu’il fut président de la Commission des Mines de 1906 à 1914.

Le 18 juin 1922, un incident à Tourcoing accentue le malentendu en DRON et LEDUC. La querelle religieuse en est la cause.OIn se souvient de l’arrêté municipal de 1907 que DRON avait décidé contre les processions de la Fête-Dieu de Juin. Or le dimanche 18, le curé de Saint-Jean-Baptiste fait sortir sa procession dans les rues avoisinant la place de la République. Au Conseil Municipal, les dronistes reprochent aux anti-dronistes de ne pas respecter la paix religieuse, qui eux se gaussent de vouloir respecter la liberté. Quatre mois plus tard, en octobre, ce sont les élections cantonales qui permettent à DRON de manifester son mécontentement à l’égard de LEDUC qu’il voit pencher à droite du côté des radicaux de la Fédération Républicaine du Nord. Il soutient donc, contre le Conseiller Général sortant FOUQUET-LELONG de la Fédération, un candidat radical de la Solidarité Républicaine, Laïque et Sociale, son jeune ami HENRI ROBBE, petit-fils du docteur DEWYN. Celui-ci récoltera à peine cent voix de plus que le socialiste SFIO INGHELS et mille de moins que BOUDÈRE, candidat communiste. DRON en est pour sa fierté.

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gustave DRON

Mémoire de Maîtrise en histoire contemporaine politique
de l’Université de Lille 3.
Octobre 1988

auteur

Bruno SIMON

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