Troisième partie - Chapitre 9 - Paragraphe 6/15
L’année 1926 marque une reprise de l’activité sénatoriale de DRON qui cessera quasiment totalement au début de l’été 1927. Au Sénat, il intervient surtout dans la discussion d’une demi-douzaine de budgets ; ceux de l’Intérieur, de l’Agriculture et du Travail pour l’exercice 1926. Ceux de l’Instruction Publique, des Travaux Publics et encore celui de l’Agriculture pour l’exercice 1927. Il débat également sur la question des accidents du travail, proposition de loi qui lui fera prendre la parole une en 1927 et une dernière fois en 1930. Rappelons que c’est du ministère de l’Agriculture que dépend en partie l’enseignement professionnel, ce qui motive ses interventions dans la composition de ce budget.
Mais l’année 1926 est aussi celle du début de la plus longue grève qu’ait connue Tourcoing. Le conflit naît de la volonté du Consortium de DÉSIRÉ LEY de vouloir étouffer le syndicat des ouvriers tapisseurs, affilié à la CGT Unitaire (branche révolutionnaire de la CGT) et dont le secrétaire ÉDOUARD TIEVERS a eu le malheur de se présenter sur une liste communiste aux fameuses municipales de 1925. Nous nous souvenons de la lutte de ceux-ci en 1904, pour les mêmes raisons de défense de leur organisation syndicale.
Ils ne faibliront pas davantage cette fois. Le conflit dure un an, jusqu’en février 1927, où 600 ouvriers reprenant le travail, les deux camps épuisés abandonnent la partie sans que rien ne soit changé. La médiation de DRON ne sera d’aucune utilité dans cette lutte acharnée, car le Consortium refuse la discussion avec une « grève politique subventionnée par le gouvernement soviétique qui verse 2.000 roubles, soit 20.000 francs par semaine [1] ».
[1] In "Le Journal de Roubaix", 4 janvier 1927
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Mémoire de Maîtrise en histoire contemporaine politique
de l’Université de Lille 3.
Octobre 1988