GUSTAVE DRON (1856-1930)

Député-maire de Tourcoing, sénateur du Nord

Bureau de Bienfaisance de Tourcoing - L.L - Médiathèque municipale de Tourcoing
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Seconde partie - Chapitre 6 - Paragraphe 7/14

La durée du travail et les Conseils consultatifs du travail

L’été 1908 est placé pour le député-maire sous le signe du travail. En juin, il prend part tout d’abord aux discussions sur le projet de loi de contrôle de la durée du travail dans les entreprises industrielles. Les défenseurs des intérêts patronaux dénoncent ce projet qui ne peut se plier aux cas de force majeure qui obligent parfois les patrons à faire travailler leur personnel au delà des limites prévues. En fait, toute proposition propre à contraindre les chefs d’entreprise à rendre compte aux préfectures et aux inspecteurs des heures supplémentaires qu’ils commandent, sont âprement discutées. DRON pour sa part, approuve le texte de la Commission du travail :

« [...] l’article deux de la Commission dispose que l’industriel n’est plus obligé d’envoyer à l’inspecteur l’affiche modifiant l’horaire ; il lui suffit de l’apposer sur les murs de l’usine au moment même où il va modifier la répartition du travail de son personnel, c’est la seule formalité qu’on lui demande
[...] Vraiment, dans ces conditions, je me demande quelles satisfactions plus complètes pourraient désirer les industriels [...] Je n’arrive pas, quant à moi, à concevoir un seul cas où l’industriel de bonne foi pourrait être exposé à se trouver en contravention. »
.

La bonne foi n’étant pas toujours sa première qualité, et encore moins celle de ces adversaires, ces industriels toujours peu enclins à jouer le jeu selon les lois républicaines...

En juillet, il est chargé de rapporter la proposition de loi, adoptée par le Sénat, relative à l’institution de Conseils consultatifs du travail. Il s’appuie sur l’exemple de ces assemblées constituées à Armentières depuis 1903 pour résoudre les confits du travail. Ces conseils sont composés d’un nombre égal de patrons et d’ouvriers, sur avis du Conseil Général et de la Chambre de Commerce et ont pour mission de représenter les intérêts de leurs commettants et de satisfaire aux requêtes des investigations gouvernementales. Cette institution particulière aux mines étendue à toute l’industrie par l’Assemblée Nationale, n’a guère les faveurs de la Chambre de Commerce de Tourcoing qui y voit « l’anarchie dans l’usine » [1].

A l’inverse de DRON :

« Je ne cache pas pour ma part, le vif désir que j’ai de recourir à ce moyen d’explication et d’accord. Je suis convaincu que, quand cette institution sera généralisée, on constatera une diminution sensible de ces conflits aigus qui portent un préjudice considérable à l’industrie dans notre pays [...] ».


[1Annales de la Chambre de Commerce de Tourcoing, 1908, p. 129.

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Dans ce chapitre :


gustave DRON

Mémoire de Maîtrise en histoire contemporaine politique
de l’Université de Lille 3.
Octobre 1988

auteur

Bruno SIMON

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