GUSTAVE DRON (1856-1930)

Député-maire de Tourcoing, sénateur du Nord

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Troisième partie - Chapitre 7 - Paragraphe 9/12

1917 : travail forcé et saccage de l’industrie

L’année 1917 vit les prix des denrées alimentaires encore doubler par rapport à l’année précédente, alors qu’ils étaient déjà multipliés par cinq, sept, ou dix... Les restrictions se renforcèrent ; il fut bientôt interdit à tous les Tourquennois de quitter le territoire municipal et une zone englobant Wattrelos, Roubaix, Wasquehal et Mouvaux.

Une affiche datée du 28 juin et signée VON TESSIN prévenait les Tourquennois que tous les habitants pouvaient être contraints au travail et ne devaient pas s’y soustraire, sous peine de fortes amendes ou d’emprisonnement. Chaque jour, des hommes jeunes ou moins jeunes étaient obligés de travailler sous la surveillance des soldats. Malgré les interventions du maire, les travailleurs forcés peinaient pour l’armée allemande. Les fortes têtes, les réfractaires, les résistants étaient regroupés dans des unités disciplinaires, les “Brassards Rouges” et subissaient d’autant plus la brutalité ennemie.

Du 12 septembre au 14 novembre, c’est la réquisition minutieuse de la laine des matelas. Chaque maison est fouillée, les matelas sont éventrés. Les Allemands récupèrent ainsi plus de 675 tonnes de laine dont la moitié est rapidement expédiée en Allemagne, et l’autre moitié stockée en dépôt. DRON intervient une fois de plus, avec obstination, pour adoucir le sort des plus démunis. Il arrache de VON TESSIN, non sans longues et laborieuses discussions, la possibilité pour les impotents incurables de conserver leurs matelas et pour les malades de recevoir des matières de substitution, c’est-à-dire de la sciure et des copeaux de bois, que la Kommandantur fait livrer avec un an de retard -en septembre 1918- et à raison du quart de la quantité de laine dérobée. Le maire obtient de plus la restitution de 150 matelas que la municipalité tenait en réserve avant la guerre pour ses hôpitaux.

Les matières premières des usines enlevées depuis longtemps, les Allemands démontèrent alors les machines, envoyant en Allemagne tout ce qui pouvait servir : moteurs, tuyauteries, courroies, métiers divers, et brisèrent ce qu’ils ne pouvaient emmener dans certaines fabriques. Puis, quand la Kommandantur ordonna au curés de faire connaître le nombre, la dimension et le poids des cloches, en vue de les faire fondre et les reconvertir en obus, ceux-ci refusèrent et se retrouvèrent en prison, aux côtés de détenus de droit commun.

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Dans ce chapitre :


gustave DRON

Mémoire de Maîtrise en histoire contemporaine politique
de l’Université de Lille 3.
Octobre 1988

auteur

Bruno SIMON

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