GUSTAVE DRON (1856-1930)

A peine DRON est-il installé maire qu’il doit faire face de janvier à juillet 1900 à une crise lainière causée par la sécheresse qui décime en Australie les troupeaux ovins, et qui est encore aggravée par le jeu des spéculateurs. Le marché à terme, dont l’existence permet justement la spéculation, est vivement critiqué par DRON lors de son intervention à la Chambre, le 9 juillet 1900. Nous retrouvons ici le magnat de la laine et député de Roubaix, EUGÈNE MOTTE, à qui il s’oppose. Il s’en prend également à ALEXANDRE MILLERAND, ministre du Commerce, de l’Industrie et des Postes et Télégraphes :

« Le marché à terme sur les laines peignées, disais-je à M. le ministre, est irrégulier parce qu’il est contraire à la loi de 1858 sur les ventes publiques. Messieurs, vous avez devant vous, d’un côté, le monde du commerce et de l’industrie, les patrons et les ouvriers unis, parce que la marche des usines est subordonnée à la stabilité des cours et que les fluctuations provoquées par le marché à terme ne peuvent amener que le chômage et la misère [...]. De l’autre côté, vous avez quelques spéculateurs de la nouvelle école, de cette école qui veut s’enrichir vite, sans scrupule et sans labeur. (Très bien ! Très bien ! à gauche, à l’extrême gauche et sur divers bancs à droite) ».