Seconde partie - Chapitre 4 - Paragraphe 9/14
La grande Exposition Internationale du Textile de Tourcoing, doublée d’une kermesse appréciée des gens du Nord, organisée par DRON alors au faîte de sa popularité, reste l’une des ses réalisations les plus marquantes. Il avait porté son projet à la Chambre de Commerce en mars 1905, et conquis le président, EUGÈNE JOURDAIN [1].
Le projet fut conduit par les deux hommes et quelques autres collaborateurs, tels MM. SEVIN [2], architecte et PETIT-LEDUC, rédacteur du “guide de l’exposition internationale des industries textiles à Tourcoing”.
Il n’entre pas dans le cadre de cet écrit de rendre compte en détail de l’organisation et du déroulement de l’exposition, de nombreuses pages ayant déjà été remplies par ailleurs. La visite du Président ARMAND FALLIÈRES, le 5 juin 1906, qui remit à DRON la grande médaille d’or de l’Assistance Publique, fut un événement marquant de l’histoire de la ville. Parmi les nombreux discours et textes suscités par l’exposition, relevons ces quelques lignes de DRON :
« Tous ceux qui s’intéressent à l’évolution économique de notre pays savent maintenant qu’il y a ici une réserve d’énergie, de force, d’initiative et de travail qui ne demandent qu’à être toujours davantage mise en valeur. Nos désirs sont comblés puisque l’inoubliable année 1906 restera mémorable dans les annales de notre vaillante cité ; mais le présent va nous échapper, c’est l’avenir qu’il faut voir en face, c’est l’horizon dont il faut toujours et sans cesse reculer les bornes, et c’est avec l’orgueil et la fierté que nous donne notre beau succès que nous devons redoubler d’activité pour faire porter au grain qui vient d’être semé tous les fruits qu’on est en droit d’en attendre. ».
Sur cette fresque, on reconnaît au centre Gustave DRON et à sa gauche le président Armand FALLIÈRES (avec sa médaille). Cliché : Ville de Tourcoing.
Cette manifestation coïncide avec le point culminant de la carrière de GUSTAVE DRON. La presse locale, nationale et même belge sont unanimes à rendre compte de la réussite de l’exposition qui se clôt en octobre 1906. Seules les publications catholiques, tel le “Courrier de Tourcoing” de l’abbé VAN BOCKSTAEL, restent acerbes et ironiques envers le député-maire.
[1] Annales de la Chambre de Commerce de Tourcoing, séance du 16 mars 1905, p. 39. En outre, JOURDAIN est alors connu pour sa participation aux expositions universelles de Paris (1889), de Chicago (1893), d’Anvers (1894), de Bruxelles (1897), de Paris (1900), de Saint-Louis (1904) et de Liège (1905).
[2] Directeur des travaux communaux.
Version imprimable
Mémoire de Maîtrise en histoire contemporaine politique
de l’Université de Lille 3.
Octobre 1988